Chapter 6: Chapitre 6
— Maylidjy, laisse-moi t'expliquer !
Me dit Mr Luc, tout en posant ses mains sur mes épaules.
— Veuillez vous conformer, Monsieur Luc.
— Moi et Carline ne sont que des amis d'enfance, nous n'avons aucune relation. Elle n'est pas ma petite amie !
— Monsieur Luc, tes affaires privées ne me concernent pas, nous n'avons qu'une relation employé-PDG, rien d'autre.
— Tu veux... dire... que ce jour-là...
Je m'empresse de l'interrompre.
— Ce jour-là n'était qu'un accident, Monsieur Luc, n'y pense pas trop.
Il me regarde d'un air déçu en retirant ses mains de mes épaules.
— D'accord, ce n'était qu'un accident, un accident, oui un accident !
Pourquoi, lorsque je le vois ainsi, mon cœur me fait-il mal ? Il se tourne et s'apprête à partir. J'ai envie de le serrer dans mes bras et de lui demander de rester, mais j'hésite. Suis-je tombée amoureuse de lui ? Impossible, cela ne doit pas arriver, nous ne sommes pas du même monde. Je lui tourne le dos et lui dis :
— Monsieur Luc !
Sa silhouette se fige.
— Je remettrai ma lettre de démission demain, votre réputation ne sera pas entachée.
Il se retourne brusquement et me dit d'une voix forte :
— Impossible, je ne suis pas d'accord, tu ne peux pas partir.
— Monsieur Luc, j'ai grimpé dans votre lit et couché avec vous, pourquoi ne veux-tu pas que je démissionne ? Toutes les filles qui ont eu cette idée ont été chassées par toi, et moi, non seulement j'avais cette idée, mais elle s'est réalisée, j'ai couché avec toi.
Je lui crie dessus :
— Pourquoi ne me chasse-tu pas ?
Et il me fixe avant de crier à son tour en me disant :
— Pourquoi devrais-je te chasser ? L'entreprise ne te paie pas assez bien ? Tu veux une augmentation de salaire, une promotion ?
Je continue de lui crier dessus :
— Tu crois que l'argent peut tout résoudre, c'est ça ? Quelle est la gravité d'une situation, l'argent peut tout régler ? Je te le dis aujourd'hui et maintenant : je ne veux pas d'argent, je peux en gagner avec mes capacités, je n'ai peut-être pas la quantité que tu as, mais je peux répondre à mes besoins. Alors merci pour ta gentillesse, mais je n'en ai pas besoin.
— Alors dis-moi ce que tu veux, je peux exaucer tes souhaits, dis-les-moi juste !
— Tu veux le savoir ?
— Oui, je veux le connaître.
— Je veux que tu me laisses partir.
Il secoue la tête en reculant, et d'un air triste il recule en me disant :
— Je ne te laisserai pas partir. C'est toi qui m'as provoqué en premier, tu ne peux pas venir et partir à ta guise. Je ne suis pas un objet que tu peux jeter à volonté.
— Ce n'est pas surprenant venant de toi, Monsieur Luc. Après tout, le PDG Luc est réputé pour être autoritaire et cruel. Tu peux utiliser tous les moyens pour me faire rester, après tout, tu es Mr Luc.
— À tes yeux, suis-je... ce genre de personne ?
Me demande-t-il, les larmes aux yeux.
— N'est-ce pas vrai, Monsieur Luc ? Ai-je dit quelque chose de faux ?
— D'accord, puisqu'à tes yeux je suis ce genre de personne, alors je continuerai à l'être.
Il se retourne et s'en va.
À en juger par la façon dont il s'est retiré, il doit aller faire quelque chose de sérieux.
Non, je ne dois pas le laisser réussir, je dois agir avant. Je fais quoi ? ... Ok, j'appelle Sandy.
— Allô !
— Allô Sandy ! J'ai besoin de ton aide pour une chose.
— Dis-moi ma chérie ! Qu'est-ce qu'il ya ?
— Aide-moi à remettre une lettre de démission, qu'elle soit signée ce soir.
— Pourquoi, Lidjy ? Pourquoi démissionnes-tu ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
— Ma grand-mère est malade, je dois l'emmener à l'étranger pour une opération.
— Oh, d'accord.
— Quand comptes-tu partir à l'étranger ?
— Dans les jours à venir.
— Pourquoi ne pas demander un congé annuel ? Tu n'en as pas encore pris ?
— Non, pas encore.
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— Alors, pourquoi ne pas prendre un congé annuel ? Tu pourrais revenir après, non ?
— C'est un peu grave, ce sera peut-être long.
— D'accord.
— Je te raconterai plus tard.
— D'accord, merci ma chérie.
— C'est tout mon plaisir, pas besoin de me remercier, Lidjy. Après tout, tu es mon amie.
— Désolée de te déranger alors.
— Ce n'est rien.
Je raccroche, puis me dépêche de réserver le premier vol pour demain matin. Après une douche rapide, je fais ma valise et moi couche. Je me lève très tôt, encore fatiguée, et remarque un texte de Sandy. Je l'ouvre et lis :
— C'est fait.
Ma démission a été acceptée.
Je me prépare rapidement et me rend à l'aéroport. En arrivant, je remarque Monsieur Luc.
— Qu'est-ce qu'il fait ici ? Se pourrait-il qu'il soit au courant ? Me convient-il ? Pourquoi est-il venu aussi à l'aéroport ?
Je vois son assistant courir vers lui, visiblement nerveux.
— Monsieur Luc, quelque chose s'est passé !
— Qu'est-ce qui ne va pas ?
— Avant que vous donniez l'ordre de refuser la lettre de démission de Mlle Maylidjy, elle avait déjà été acceptée.
— Quoi ? Contactez immédiatement l'entreprise et dites-leur d'appeler Mlle Maylidjy pour lui demander de venir travailler aujourd'hui.
— D'accord, Monsieur Luc.
— Retournons à l'entreprise maintenant.
— Monsieur Luc, votre vol embarquera bientôt. Ce contrat est très important pour l'entreprise, nous ne pouvons pas nous permettre de vous renvoyer.
— Ça m'est égal.
Son assistant lui crie dessus :
— Monsieur Luc ! S'il vous plaît, réfléchissez bien !
Monsieur Luc se fige instantanément, hésitent un instant.
— Je contacterai l'entreprise et leur dirai de demander à Mlle Maylidjy de venir travailler, mais nous ne pouvons pas reporter ce rendez-vous.
— D'accord, fais comme tu veux. Allons-y.
Alors il est là pour signer un contrat ! Je pensais qu'il me suivrait.
Je me dépêche de monter à bord. Une fois assise, je remarque la silhouette de Monsieur Luc au loin. Heureusement qu'il est dans la soirée VIP, sinon il pourrait me voir.
À l'atterrissage, je passe un foulard sur mon visage et mets des lunettes noires. Je sors de l'aéroport et me rends chez une amie, Withly, avec qui j'ai grandi. Je l'avais prévenu ce matin de ma visite.
Le PDG Luc, après la signature, s'est dépêché de prendre un vol de retour, ignorant que je m'étais déjà échappé de son contrôle. De retour à l'entreprise, il demande à son assistant de me faire venir à son bureau.
— Monsieur Luc, désolé, Mlle Maylidjy est…
— Qu'est-ce que c'est ?
— Elle est…
Il crie très fort :
— Parle !
— Elle est injoignable.
— Comment ça, injoignable ? Que veux-tu dire ?
— Notre département des ressources humaines n'arrive pas à la joindre, son téléphone est éteint.
— Que fais-tu ? Contacte-la toi-même ! Essaie de la joindre !
— J'ai essayé, mais en vain. Elle reste injoignable. Mlle Maylidjy a peut-être…
— Peut-être quoi ?
— Peut-être jeté sur la carte SIM.
Le PDG Luc, en colère, se lève brusquement et frappe le mur d'un coup de poing. Il s'adresse à son assistant :
— Dépêche-toi de préparer la voiture, je me rends chez elle.
— D'accord.
Sur le chemin, il ordonne :
— Conduit plus vite.
— D'accord, Monsieur Luc.
Dans ses pensées, il se demande :
— Où es-tu, Maylidjy ? Où es-tu allée ? Pourquoi es-tu partie ?
Arrivé chez moi, il frappe plusieurs fois, mais aucune réponse ne lui parvient. Devant mon silence, il fait alors venir un serrurier pour ouvrir la porte. En entrant, ils constatent que la maison est vide. Bien sûr, je n'étais pas là, j'étais bel et bien absente. Il se retourne, visiblement frustré, puis le soir même, il se rend au bar pour noyer son chagrin. Plusieurs bouteilles de vin plus tard, il pleure seul, refusant que quiconque s'approche de lui. Même au travail, il est de très mauvaise humeur. Il s'acharne à faire reprendre à son assistant un rapport qu'il avait pourtant jugé correct à maintes reprises auparavant.
Personne dans l'entreprise n'ose lui adresser la parole ou le contraire. Avant, on faisait preuve de prudence avec lui, mais désormais, à sa vue, les employés marchent sur la pointe des pieds, craignant de s'attirer des ennuis. Même son assistant commence à montrer des signes de fatigue, mais il est triste pour lui. Monsieur Luc ne sourit plus, il se saoule souvent et pleure en secret. Pourtant, loin de me douter de tout cela, je me persuade qu'en m'éloignant, il ne serait plus agité. Après tout, il ne m'aime pas, et il est impossible qu'il ait une quelconque relation amoureuse avec moi. C'est hors de question. Même son entourage me considère comme inférieur à lui.
Mais après deux mois, je remarque en moi des changements : des nausées fréquentes, une envie inexplicable pour les aliments acides. Qu'est-ce qui m'arrive ? Qu'est-ce qui cloche ? Peut-être ai-je récemment ingéré quelque chose qui a malmené mon estomac.
Un matin, alors que je prends le petit déjeuner chez moi en compagnie de mon amie Withly, avant de partir au travail, une forte nausée me saisit occasionnellement. Elle s'empresse de m'aider, inquiète, et me demande :
— Lidjy !
- Hmmm ?
— Tu vomis très souvent ces derniers temps. Se pourrait-il que...
— Se pourrait-il que ?
Je la regarde, curieuse et légèrement innocente.
— Tu ne vois pas ce que je veux dire ?
— Non.
— Se pourrait-il qu'il y ait un bébé dans ton ventre ?
— Comment ça ?
— Tu pourrais être enceinte !
— Comment est-ce possible ?
— Ce n'est pas impossible. Tu as des nausées fréquentes, tu préfères les aliments acides, et tu présentes d'autres symptômes typiques chez les femmes enceintes. Comment ne pourrais-tu pas être enceinte ?
— Je n'y crois pas.
— Après le travail, on ira à l'hôpital pour vérifier.
— Pas besoin. Nous pouvons faire un test de grossesse chez nous.
— D'accord.
Après le travail, nous bénéficions de plusieurs tests de grossesse et rentrons chez nous. Une fois à la maison, je fais le test.
— Tu vois, Withly, je t'avais dit que c'était impossible.
— Laisse-moi voir.
— Il y a deux barres ! C'est positif, Lidjy !
— Je sais qu'il y a deux barres. Ce n'est pas négatif, à deux barres ?
— Comment ne pas connaître ça ? C'est positif !
— Quoi ?
— Oui, bien sûr !
Je reste figée, submergée par un flot de pensées contradictoires. Comment est-ce possible que je sois enceinte ? Était-ce ce jour-là, quand j'étais ivre et que j'ai couché avec lui ? Pourquoi ce bébé arrive-t-il maintenant ? Pourquoi n'a-t-il pas utilisé de préservatif ? Tant de questions me tourmentent. Je suis tellement absorbée par mes pensées que je ne remarque pas que Withly m'appelle. Elle me touche l'épaule et me dit :
— Lidjy !
Surprise, je réponds :
— Hein ?
— Qu'est-ce qui ne va pas ?
— Rien, je suis juste un peu choquée.
— Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
— Je ne sais pas.
— Maintenant que tu es enceinte, tu dois faire très attention.
— Je ne veux pas garder cet enfant.
— Pourquoi ?
— Cet enfant n'est qu'un accident, il ne devrait pas être là. Il ne doit pas être né.
— Ce n'est pas de ta Faute Lidjy, je te comprends.
— Je sais que l'enfant est innocent mais sa vie sera entourée de danger.
— Il a le droit de voir ce monde Lidjy. Prends ton temps pour réfléchir, d'accord ?
Hmmhmm, d'accord. Je vais y réfléchir.
— D'accord vas prendre une douche et moi je vais te préparer à manger. Un repas très nutritif. Ce sera très bon pour ta santé, et surtout pour le bébé.
— D'accord, merci beaucoup Ma chère Withly.
Toute souriante elle me dit :
— Je t'en prie princesse.