Chapter 5: Chapitre 5
Le lendemain matin, je suis réveillée brusquement par la sonnerie insistante de mon téléphone. C'est Sandy.
Clin ! Clin ! Clin !
— Allô ! Bonjour !
— Allô ! Bonjour ! Maylidjy ?
— Oui, c'est moi, Sandy !
— Où es-tu ? Pourquoi n'es-tu pas encore arrivée au bureau ? Qu'est-ce qui ne va pas ? Il est presque l'heure !
Je suis complètement choquée ! Je me lève précipitamment, le cœur battant, puis je m'assois sur le lit, encore désorientée.
— Je vais me préparer, j'arrive tout de suite !
— D'accord, je t'attends.
Après avoir raccroché, je prends conscience que je suis nue sous la couverture. En jetant un regard sur le côté, je remarque un homme allongé à mes côtés ! Mais c'est Mr Luc ! Surprise et choquée, je me demande à voix basse :
— Pourquoi est-il ici ? Qu'est-ce qu'il fait dans le même lit, sous la même couverture que moi ? Où suis-je exactement ? Que s'est-il passé hier soir ? Pourquoi me retrouve-je dans la même chambre que lui ?
Puis les souvenirs me reviennent peu à peu : j'étais au bar, je l'ai croisé en sortant, il m'a raccompagnée. Je me souviens aussi l'avoir taquiné, lui avoir demandé de rester un moment, et je l'ai embrassé.
— Oh mon Dieu ! Quelle folie ai-je commise ? J'ai couché avec mon patron ! Quelle honte indescriptible.
En descendant du lit, une douleur sourde me saisit dans le bas du dos.
— Aïe… Ne sait-il donc pas qu'il faut être doux avec une femme ? Quel homme sans cœur. J'aurais aimé lui casser la figure pendant qu'il dormait.
Je me dépêche, prends une douche rapide, puis m'habille sans faire le moindre bruit pour ne pas le réveiller. Je refuse qu'il me voie ainsi, je dois m'éclipser au plus vite. Je sors de la chambre, attrape un taxi, et me rends au travail.
— Bonjour Sandy ! Comment vas-tu ce matin ?
— Je vais bien, merci. Et toi ?
— Je vais bien aussi, merci.
— Pourquoi as-tu dix minutes de retard ? Quand je t'ai appelée, il me semblait que tu venais juste de te réveiller. Que se passe-t-il ? Tu ne te sens pas bien quelque part ?
— Non, je me suis simplement couchée un peu tard hier soir, alors je n'ai pas fait attention à l'heure.
— Mais pourquoi portes-tu les mêmes vêtements qu'hier ?
— Ce n'est rien, je t'expliquerai plus tard.
— D'accord.
— Peux-tu m'aider à acheter quelques vêtements ? J'aimerais pouvoir me changer.
— Bien sûr, j'y vais tout de suite.
— Mais tu ne m'as pas dit quels habits tu veux ?
— Achète-moi quelque chose de correct, adapté pour le travail.
— Très bien.
Quand elle revient avec les vêtements :
— Tiens, Lidjy.
— Merci beaucoup, ma chérie.
Après m'être changée, je me mets au travail. Plus tard dans la journée, l'assistant de Mr Luc vient vers moi.
— Mlle Maylidjy, Mr Luc vous demande à son bureau.
— Mr Carl, puis-je savoir pourquoi ?
— Pour un rapport, je crois. Il n'a pas donné plus de détails.
— Euh… Mr Carl, je suis très occupée, peux-tu demander à quelqu'un d'autre d'y aller ?
— Ce n'est pas à moi de décider, c'est vous qu'il a demandé personnellement.
— Mais je ne suis pas disponible.
— Veuillez vous rendre à son bureau, Mlle Maylidjy.
— D'accord.
Qu'est-ce que ce Luc mijote ? Va-t-il me faire payer d'avoir couché avec lui ? Oh mon Dieu, je ne sais plus où me cacher.
Je frappe à la porte de son bureau.
Toc ! Toc ! Toc !
— Entrez.
— Mr Luc, bonjour. Infinit Group a fraudé le fisc l'année dernière sans informer notre service RH. Je vous demande de ne pas continuer la collaboration avec eux.
— Ils ont changé leur mode de financement et apporté du mérite à l'entreprise. De plus, leur taux de commission a augmenté de 10 %. Pourquoi ne pas collaborer avec eux ?
— Il existe bien d'autres façons de gagner de l'argent, tant que cela respecte la conformité légale. Infinit Group est devenu une entreprise reconnue en ville, mais collaborer avec eux présente des risques importants.
— Mlle Maylidjy n'est-elle pas courageuse ?
— J'essaie toujours d'être constante dans ce que je fais.
D'un air curieux, je lui demande :
— Pourquoi Mr Luc pense-t-il que je suis courageuse ?
— Vraiment ?
Il me tira par la main, m'appuya contre son bureau et approcha ses lèvres de mon oreille en me disant :
— Oser coucher avec son patron, n'est-ce pas courageux ? Tu n'es donc pas assez courageuse ? Alors, quel adjectif pourrait bien te qualifier ?
— Juste parce que j'ai couché avec toi, tu utilises des choses risquées pour me mettre la pression ? Alors je vais remettre ma lettre de démission, lui dis-je avec un sourire.
Il passe sa main autour de ma taille, me plaque contre lui et me dit :
— Mlle Maylidjy, ne vous méprenez pas, je veux juste clarifier une chose. Dans cette relation, avez-vous enfreint une loi ?
Je tourne les yeux vers lui, le fixe et lui répond :
— Ce n'est pas illégal pour des adultes d'avoir des relations sexuelles, n'est-ce pas ?
Il me répond d'un ton très bas, avec tendresse :
— Oh ?
Il rapproche ses lèvres des miennes, je ne recule pas, mais alors qu'elles sont sur le point de se toucher, il les dirige vers mon oreille et me murmure tout bas :
— Tu veux dire que... nous sommes amis avec avantages ?
J'hésite, ne lui réponds pas. C'est alors que je réalise que je me suis assise sur la clé électronique. La porte d'entrée s'ouvre, les employés de l'entreprise se rassemblent sur le seuil, nous regardent et disent :
— N'est-ce pas Mlle Maylidjy et Mr Luc ? Pourquoi sont-ils si proches ?
— Oui, c'est vrai ?
— Oui, pourquoi est-elle assise sur son bureau et pourquoi le PDG la serre-t-il contre lui ?
— Qu'est-ce qu'ils font ?
— Se pourrait-il qu'ils soient en couple ?
Le PDG le remarque aussi. Je le regarde et lui dis :
— Joue un rôle avec moi. Fais semblant de m'apprendre à riposter contre les agressions sexuelles en prétendant que c'est pour la dernière fois, quand j'ai été intimidée par Mr Louis.
— Pourquoi ne peut-on pas rendre notre relation publique ?
— Quelle relation ? De quoi tu parles ? Allez, fais ce que je t'ai dit, s'il te plaît.
Sans lui laisser le temps de refuser, je lui souris et lui donne un coup de genou entre les jambes. Il crie de douleur, je le pousse, descends du bureau, lui attrape la main, la lève, passe devant lui et le plaque au sol.
— Merci pour vos instructions, Mr Luc. J'ai beaucoup appris.
Les employés entrent dans la pièce, perplexes, et demandent :
— Qu'est-ce qui ne va pas ? Pourquoi frappez-vous le PDG ?
Je réponds :
— Le PDG m'apprenait comment je devrais agir face à une agression sexuelle. Mr Luc s'est souvenu que j'avais été intimidée par Mr Louis, alors il me donnait des conseils. Merci à Mr Luc.
Un des employés dit alors :
— Oh, c'est ainsi ? Je pensais que vous étiez en couple !
Je réponds, souriante et d'un ton un peu coupable :
— Comment est-ce possible ? Je ne faisais que prendre quelques conseils de Mr Luc.
Sandy me dit :
— Je comprends, j'allais dire que Mr Luc t'intimidait, Lidjy.
— Non, non, rien de tout ça n'est vrai.
Puis je m'adresse au PDG :
— Merci, Mr Luc, pour vos instructions. Alors je me mets maintenant au travail.
— D'accord, tu peux y aller. Tout le monde, reprenez vos travaux.
Tout le monde sort de son bureau et moi, je me sens soulagée. Je continue de travailler.
Le lendemain, pendant que je suis au travail, j'ai voulu boire un peu de café, mais il n'y en avait plus dans mon bureau. Alors je me suis levée pour aller en chercher. Dans un des couloirs de l'entreprise, je vois deux employées parler.
— J'ai entendu dire qu'une amie proche de Mr Luc viendra aujourd'hui à l'entreprise. Se pourrait-il qu'elle soit son amante ?
— Je l'ai aussi entendu ! Aucune idée, je ne sais pas, peut-être qu'ils sont discrets et ne veulent pas encore rendre leur relation publique.
— Oui, ce que tu viens de dire a du sens, peut-être qu'ils sont discrets.
— Oui.
— J'ai entendu dire aussi qu'elle est la fille aînée d'une grande famille, qu'elle est la future PDG de son entreprise familiale intitulée Gensy Group. Et qu'elle est aussi l'amie d'enfance de Mr Luc.
— Oh, ils ont grandi ensemble ?
— Bien sûr !
— Waw ! Quel beau couple ils forment ensemble !
— Oui, j'envie beaucoup cette fille d'avoir eu la chance de grandir avec Mr Luc et d'être sa petite amie.
— C'est un vrai amour !
Je les regarde et je leur dis :
— Pourquoi racontez-vous des ragots dans l'entreprise ? Mettez-vous au travail.
Elles se tournent et se remettent au travail. Je continue de marcher.
Il a une petite amie et il a couché avec moi ? Bien que ce soit moi qui ai pris l'initiative, j'étais ivre. Il aurait bien pu refuser. Après tout, il était sobre. Ne pouvait-il pas se contrôler ? Quel homme irresponsable !
Dans les jours qui suivirent, j'ai fait de mon mieux pour l'éviter. Et comme je constatais que sa petite amie, nommée Carline, venait souvent à son bureau, je me suis persuadée qu'ils étaient effectivement en couple. Sinon, pourquoi pourrait-elle entrer librement dans son bureau ?
En sortant du travail, je rentre chez moi et je vois le PDG se tenir debout à la porte d'entrée de ma maison.
— Comment connais-tu mon adresse ?
— Je t'avais amenée en voiture lorsque tu étais harcelée.
— Et comment connais-tu ma maison ?
— Je t'ai amenée ici lorsque tu étais ivre.
— Que fais-tu ici alors ? Tu ne m'accompagnes pas chez moi, et je ne suis pas ivre. Pourquoi es-tu là, devant ma porte ?
— Je suis venu chez toi !
— Mr Luc, si vous avez besoin de me parler, nous pouvons discuter des affaires professionnelles au bureau. Il n'est pas nécessaire que vous veniez personnellement chez moi.
— Ce ne sont pas des affaires professionnelles.
— Je suis désolée, Mr Luc, je ne parle que de sujets professionnels. Si vous voulez parler de sujets personnels, alors je vous demande d'économiser votre souffle et de partir, s'il vous plaît.
— Tu ne m'inviteras pas à entrer ?
— Pourquoi devrais-je ?
— Tu ne veux pas m'offrir du café ?
— Mr Luc, boire du café le soir est mauvais pour la santé.
— Du thé fera l'affaire.
— Désolée, Mr Luc, je ne sais pas faire de thé.
— Ça ne fait rien, je peux t'apprendre.
Pourquoi persiste-t-il ? Ne voit-il pas que je lui demande indirectement de partir ? Pourquoi reste-t-il toujours planté là ?
— Je suis fatiguée, Mr Luc, je ne peux pas apprendre à faire du thé aujourd'hui, peut-être une autre fois.
— Ce n'est pas grave, je vais le faire moi-même.
Je le regarde, déçue, et j'ouvre la porte. Je voulais le laisser dehors, mais il s'est précipité pour entrer.
— Mlle Maylidjy, caches-tu quelque chose ? Pourquoi tant de résistance ? Tu ne voulais pas que j'entre. Se pourrait-il qu'il y ait un homme à la maison ?
— Mr Luc ! La question de savoir si j'ai un homme ou pas à la maison est une affaire privée. Et Mr Luc, vous avez une petite amie, il n'est pas approprié que vous soyez chez moi, de peur que Mlle Carline nous mal interprète. Alors veuillez partir, Mr Luc.
— Oh !
Il s'approche de moi lentement et d'un ton moqueur me demande :
— Se pourrait-il que Mlle Maylidjy soit jalouse ?
— Pourquoi serais-je jalouse ? À quel titre ? Ton compagnon de lit ?
— Ce n'est pas ce que je voulais dire…
— Alors tu voulais dire quoi ?
— …