Chapter 4: Chapitre 4
Après avoir reçu l'appel de Slyne pour la rejoindre au bar, un taxi arrive. Je lui fais signe de s'arrêter et je monte.
Arrivée au bar, j'entre dans la pièce où se trouve Slyne, mais je ne la vois pas.
Laisse-moi l'appeler.
— Allô !
— Allô, Slyne ? Je suis à l'adresse que tu m'as envoyée, mais je ne te vois pas. Reste devant la porte, je viens te chercher.
— D'accord.
Je sors de la pièce, l'attendant.
La voilà ! Mais elle n'était pas dans la salle ? Pourquoi apparaît-elle derrière moi ?
— Lidjy ! Je suis là ! dit-elle en me faisant signe de la main.
Elle marche vers moi et je vais à sa rencontre.
— Pourquoi viens-tu par derrière ? N'étais-tu pas dans cette pièce ?
— Non, non ma chérie ! Tu sais que je n'aime pas les endroits trop bruyants. Cette pièce est bondée, je ne veux pas me faire arracher les tympans !
— D'accord, d'accord, je comprends. Alors c'est moi qui étais au mauvais endroit !
— Oui, oui !
— Dis-moi, qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi m'as-tu fait venir ici tout d'un coup ?
— J'ai une bonne nouvelle à t'annoncer !
— Quelle bonne nouvelle ? Dis-moi !
— Pourquoi es-tu si pressée ?
— Allez, dis-moi !
— Non, tu es trop curieuse !
— Tu savais déjà que je suis curieuse, sinon pourquoi m'as-tu appelée ? N'est-ce pas pour me voir curieuse ?
— Bien d'accord ! Tout d'abord, assieds-toi et bois un peu d'eau !
— Tu sais quoi, Lidjy ?
— Non, je ne sais rien !
— Allez, sois sérieuse !
— Mais je le suis, Slyne !
— Tu te rappelles que j'avais postulé au cabinet d'avocats de Me Dupont ?
— Oui, je m'en souviens !
— Je suis acceptée !
— Acceptée ?!
— Oui !
D'un ton joyeux et tout sourire, moi et mon amie Slyne crions :
— Ouéééééé ! Ouéééééé !
— Enfin acceptée, Slyne ! Je suis ravie de l'apprendre !
— Tu ne peux pas comprendre à quel point je suis contente, Lidjy. Je suis folle de joie, et c'est pour cela aussi...
Je dis d'un ton curieux :
— Hein hein ?
Elle poursuit :
— Que je t'appelle pour fêter ça ensemble ! Qu'en dis-tu ?
— Ça, c'est ma bonne amie Slyne !
— Allez, célébrons ça !
— Célébrons ensemble !
— Ce soir, on continuera jusqu'à s'enivrer !
— D'accord, je suis partante !
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De son côté, le PDG froid est invité par son ami au bar. Après avoir discuté un moment, il souhaite rentrer chez lui. Son assistant lui dit :
— Monsieur Luc !
— Qu'est-ce qu'il y a ?
— Mlle Maylidjy est aussi au bar !
— Qu'est-ce qu'elle fait ?
— Elle boit en compagnie de sa meilleure amie.
— Qu'est-ce que ça a à voir avec moi ?
L'assistant, un peu gêné, répond d'un ton bas :
— N'est-ce pas toi qui m'a demandé ce qu'elle faisait ?
— Qu'as-tu dit ?
— Rien, Monsieur Luc ! Je demandais seulement si je pouvais vous raccompagner chez vous maintenant.
— Il se fait tard, s'il n'y a rien d'autre, tu peux rentrer.
— D'accord, merci Monsieur le Patron !
— Fais attention sur le chemin.
— Toi aussi, Monsieur Luc !
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En sortant du bar, ils croisent mon amie et moi, toutes deux ivres.
Je marche sans équilibre, titubant de gauche à droite, et je me heurte accidentellement contre le PDG Luc.
Avec un peu d'arrogance et totalement ivre, je lui dis :
— Pourquoi me frappes-tu ? Ne vois-tu pas que j'arrive ? Si tu m'écrases, tu paieras des amendes plus tard ! Même mes lumières et mes rétroviseurs coûtent des milliards !
Surpris, il me demande :
— Que signifie cette expression ?
— Pourquoi me demandes-tu ? Ne peux-tu pas comprendre ces petits mots ? Es-tu un idiot ?
L'assistant à côté de Monsieur Luc sourit quand j'ai dit cela. Mais Monsieur Luc, perplexe, me demande d'un ton interrogatif :
— Moi ? Idiot ?
— Oui, tu ne vois pas que je suis une voiture ? Je viens à toute vitesse, et tu me demandes ce que je veux dire ?
Monsieur Luc, un peu dérangé, ne me répond pas. Il met ses deux mains sur ses hanches et tourne la tête pour regarder ailleurs.
— Hé idiot ! Sais-tu pourquoi je te trouve idiot ?
Monsieur Luc tourne son regard vers moi, mais ne prononce pas un mot.
Je poursuis, loin de m'inquiéter, en riant d'un ton moqueur :
— Parce que tu me parles ! Comment peut-on parler à une voiture ? N'est-ce pas drôle ?
Mon amie me tire et me dit :
— Lidjy, rentrons ! Allons continuer de boire ! Nous pouvons prendre encore quelques verres !
— Oui, rentrons, mais buvons encore quelques bouteilles !
— Encore quelques verres !
— Continuons de boire ! Serveur ! Apportez-moi quelques bouteilles ! Je peux encore boire !
Le PDG me tire et me dit :
— Tu es ivre. Viens, je te ramène chez toi.
— Non, je ne suis pas ivre, je peux continuer de boire ! Allez ! Si tu ne me crois pas, donne-moi plus de bouteilles ! Tu verras !
— Les voitures ne fonctionnent pas avec de l'alcool, elles ne fonctionnent qu'avec de l'essence !
— Bien sûr, c'est mon essence ! La mienne est différente, tout comme je suis différente des autres !
À ces mots, le PDG Luc me fixe un peu différemment.
Puisque mon amie et moi continuons à faire la scène, il demande à son assistant de raccompagner mon amie en taxi, et il me ramène chez moi.
Tout au long du trajet, je continue à dire des choses que je n'oserais pas dire lorsque je suis sobre.
Quand nous arrivons chez moi, il ne peut pas ouvrir la porte parce qu'il ne connaît pas le code.
— Maylidjy ! Nous sommes arrivés, tu peux entrer le code ?
En souriant, je lui réponds :
— Hmm, de quel code tu parles ?
— Celui de ta maison !
— Je n'ai pas de maison, moi !
— Tu habites dans la rue ?
— Bien sûr !
Je le regarde dans les yeux en disant :
— Comme c'est beau ! On dirait de la viande !
Je fonce sur lui et le mords à la bouche !
Il me pousse en disant :
— Maylidjy ? Es-tu un chien ? Comment peux-tu mordre les gens ?
— Oui, tu ne le savais pas ? Un chien errant mord les gens !
— Tu entres le code ou je le fais pour toi ?
— Fais ce que tu veux !
Après quelques tentatives, il se résigne et me dit qu'il va m'emmener dans un hôtel pour passer la nuit. Mais je refuse catégoriquement.
— Quoi ? Tu veux t'échapper ? Pas question ! Tu dois payer l'acompte aujourd'hui ! Tu as une contravention pour m'avoir percuté !
Il est obligé de me ramener chez lui.
Arrivés là, il me porte dans ses bras et me met dans la chambre d'amis. Après m'avoir mise au lit, il veut s'en aller, mais s'arrête quand je lui tiens la main.
— Ne pars pas.
— Quoi ?
— Ne pars pas, reste avec moi.
— Maylidjy ! Sais-tu de quoi tu parles ?
— Oui…
— Comprends-tu ce que signifient ces mots que tu viens de prononcer ?
— Oui, je comprends et j'assume.
Je lève la tête jusqu'à ses lèvres et l'embrasse doucement.
Il me repousse et s'apprête à partir, mais je lui tiens le col et lorsqu'il se retire, il rebondit sur moi. Je passe mes mains autour de son cou.
— Comment peux-tu être si lâche ? Pourquoi tu fuis ? Ne serais-tu pas incapable ? Ou es-tu éphémère ?
Quand je prononce ces mots, il me regarde avec colère.
— Je ne peux pas le faire, c'est ça ? Alors vois par toi-même, ne regrette pas après...
Je suis allongée sur son lit. Mon souffle est court, mon esprit embrumé. Il veut partir, mais mes doigts serrent sa main, comme si mes gestes parlaient mieux que ma voix.
— Ne pars pas…
Sa silhouette se fige.
— Maylidjy… tu sais ce que tu dis ?
Mes yeux plongés dans les siens, je murmure :
— Oui. Et je n'ai jamais été aussi lucide.
Je tends les lèvres vers lui, doucement. Nos souffles se frôlent, s'enlacent. Mon baiser est timide, le sien hésitant… jusqu'à ce qu'il cesse de l'être. Il m'embrasse, vraiment. Comme un homme qui n'en peut plus d'être froid. Comme un feu qui s'échappe d'un hiver trop long.
Je glisse mes mains autour de son cou, mais il me retient par les poignets.
— Tu me provoques… murmure-t-il d'une voix grave. Et tu ne sais même pas à quoi tu joues.
— Et si je le savais ? ai-je soufflé.
Son regard s'intensifie, plus brûlant que jamais. Lentement, il dénoue sa cravate. Il attache mes poignets avec une délicatesse étrange, sans jamais me quitter des yeux, puis les soulève au-dessus de ma tête. Son souffle est chaud contre ma peau, son corps effleure le mien.
— Ne me cherche pas, Maylidjy…
— Trop tard. Je t'ai trouvé.
Ses doigts glissent sur ma peau comme une promesse silencieuse. Mon souffle se bloque, coincé entre ce que je ressens et ce que je redoute.
Il se penche à mon oreille et, d'une voix plus basse qu'un murmure :
— Tu sais encore ce que tu fais ?
Je hoche lentement la tête, mes poignets toujours liés au-dessus de moi. Il me regarde longuement, comme s'il voulait lire chaque émotion, chaque hésitation… puis ses lèvres effleurent ma clavicule.
Mes jambes tremblent. Sa main remonte le long de ma cuisse, sans aller trop loin, comme s'il voulait me rendre folle d'attente.
— Tu joues avec le feu, Maylidjy.
— C'est toi… le feu, Luc.
Il sourit. Ce sourire rare, dangereux, presque cruel. Ses mains deviennent plus audacieuses. Il m'embrasse avec une lenteur calculée, explorant chaque frisson que je n'ose pas lui montrer.
Nos souffles se mélangent, nos cœurs battent à l'unisson. Et le silence entre deux soupirs en dit plus que mille mots.
Son souffle est contre mon cou, brûlant, irrégulier. J'ai l'impression qu'il retient tout ce qu'il a toujours voulu faire… et qu'enfin, il se laisse aller.
Il m'effleure du bout des doigts, explorant chaque centimètre de ma peau comme un territoire inconnu. Je frémis. Ma poitrine se soulève, ma respiration devient plus courte. Il le sent. Il s'arrête une seconde, les yeux posés sur moi, l'air grave.
— Dis-le, Maylidjy.
— Quoi ? je chuchote, la voix cassée par le désir.
— Dis que tu veux que je continue.
Nos regards se croisent. Il ne joue pas. Il veut être sûr. Je lève la tête, presque suppliante.
— Je veux que tu continues, Luc… jusqu'au bout.
Il ferme les yeux une seconde, comme s'il luttait contre un raz-de-marée. Puis il relâche ma main attachée et la caresse doucement, comme pour s'excuser.
— Ne me repousse plus, souffle-t-il à mon oreille. Ne me provoque plus… je pourrais perdre le contrôle.
— C'est ce que je veux, Luc.
Il plonge sur mes lèvres, cette fois avec une faim contenue trop longtemps. Il m'embrasse comme un homme affamé… affamé d'un seul goût : le mien.
Nos corps se cherchent, s'apprivoisent, se pressent, se fondent. Sans pudeur, mais sans brutalité. Sa main trouve ma nuque, ses doigts s'entrelacent dans mes cheveux, tandis que mon dos se cambre sous lui.
Tout est lent… mais violent à l'intérieur. Comme un feu silencieux.
— Tu ne sais pas ce que tu fais, murmure-t-il contre ma peau.
— Si, je sais très bien.
Il me fixe, comme s'il voulait me marquer du regard.
Et cette nuit-là, sans autre témoin que nos cœurs désaccordés, il m'apprend que la glace peut brûler.